Français : ' Aminta e Fillide ' de Haendel est une cantate d'exception, dans laquelle ont peut entendre plusieurs ' tubes ' qui reviennent dans des opéras ultérieurs. Pendant son séjour en Italie, Haendel avait trouvé le meilleur mécène possible à Rome, le marquis Francesco Maria Ruspoli. Celui-ci avait mis à sa disposition un splendide lieu de séjour dans l'ancien palais familial. De plus, il lui obtenait des commandes d'écriture à la chaîne et des introductions auprès de personnages influents. Ruspoli a jeté des bases solides pour la carrière lyrique future de Haendel en lui présentant la jeune chanteuse étoile Margarita Durastanti. C'était une aubaine dans la Rome papale, où les opéras étaient interdits et un grand tabou pesait sur les prestations publiques des sopranos féminines. Haendel avait ainsi la possibilité d'expérimenter en toute quiétude l'écriture pour la voix féminine, tout en perfectionnant son idiome lyrique italien. La cantate ' Aminta e Fillide ' réunit même deux sopranos ; pour la compagnie qui les écoutait en petit comité chez Ruspoli, la charge érotique du duel amoureux entre Aminta le berger épris et la chaste nymphe Phyllis, qui se termine en happy end, n'en était que plus intense. Lors de la première partie, de brillantes oeuvres instrumentales de Corelli, Telemann et Muffat vous préparent au feu d'artifice vocal de Haendel après l'entracte.