Français : Il y a de ces compositeurs qui tels de vrais bolides acharnés, se lancent au beau milieu du paysage musical. Comme Charles Ives lorsqu'il composa en 1908 'The Unanswered Question'. Déjà à l'époque, le compositeur américain ne voulait rien savoir des 'softies', des 'pussies', des 'nice Lizzies', des 'play-it-pretty-minds' - ce sont littéralement ses paroles - ni d'ailleurs des édulcorants musicaux. Une autre compositrice qui aime foncer dans le tas est l'Australienne Mary Finsterer. Elle composa son dynamique concerto pour violon 'Constans' pour Irvine Arditti. À cause de sa formation particulière, l'œuvre n'est quasiment plus jouée. C'est pourtant une des œuvres favorites d'Arditti. Ne fût-ce que pour cette raison, l'artiste avait très envie de participer à cette première européenne. Le compositeur italien Luca Francesconi est d'une ardeur un peu désuète. Cela faisait longtemps qu'il désirait composer un nouveau concerto pour violon avec instruments électroniques et grand ensemble à l'intention d'Arditti. Dans 'Body Electric', litanie engagée politiquement, le soliste doit en quelque sorte se transformer en véritable musicien de rock. Du tourbillon de poussière de 'Body Electric' de Francesconi, Peter Adriaansz crée dans 'Structure II' un nuage mobile de longues sonorités, enveloppant le public de toutes parts. Une fois le nuage disparu, Wim Laman vous entraîne vers les profondeurs de 'Vortex', dans un maelström tournoyant. Pas non plus conseillé aux 'softies'.